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Ancre 1

Les enfants et la mort

 

Il n'est pas besoin de se promener bien longtemps avant d'apercevoir une tombe d'enfant. Plus spécifiquement une tombe du 19e ou du début du 20e siècle alors que la mortalité infantile était très élevée. En 1846, les enfants de moins de quatre ans représentent les deux tiers des inhumations. En 1899 à Montréal, on compte encore 2 071 morts pour 7 715 naissances, soit un taux de mortalité de 26,8 %. Dans une communication présentée à la Société médicale de Montréal, le docteur Edmond Dubé, professeur à la faculté de médecine de l’Université Laval (succursale de Montréal), rapporte qu’en 1900 : « L’enfant qui naît a moins de chances de vivre une semaine qu’un vieillard de 90 ans [... et] moins de chances de vivre une année qu’un vieillard de 80 ans. »*

En dépit de ce taux de mortalité très élevé et malgré la croyance que les familles acceptaient sans trop de mal le décès d'un de leurs enfants, de nombreuses sépultures témoignent du contraire. L'attachement des parents des jeunes défunts se traduit par des tombes soignées et des épitaphes parfois émouvantes. Les enfants ont longtemps été représentés endormis et peu vêtus ou sous forme d'agneaux. Ces représentations symbolisent leur innocence et le fait qu'ils n'ont rien à cacher. De nos jours, les tombes d'enfants ressemblent plus à celles des adultes.

* Jean Milot, « La mortalité infantile au tournant du XXe siècle au Canada français », Pediatrics Child Health (source trouvée sur le web)

Ancre 2

Portraits de défunts : vivants au-delà de la mort

 

« Dans les cimetières, ce qu'on met en terre ce sont des sourires de toutes les couleurs. » Christian Bobin

Traditionnellement, on commémorait la mémoire des défunts (enfants comme adultes) avec des médaillons, des portraits peints ou une mèche de cheveux. La photographie a pris le relais et les tombes arborent maintenant la photo de leur(s) occupant(s), quel que soit leur âge lors de leur décès.

 

Il est d'ailleurs très émouvant de voir continuer à vivre ces personnes au travers de leur représentation. Elles nous font parfois sourire comme ce cuisinier avec sa toque, ce couple photographié le jour de son mariage et cinquante ans plus tard ou cette femme entourée de ses deux maris (successifs !).  Parmi eux, j'ai une affection particulière pour cette jeune femme blonde au regard nostalgique perdu dans le lointain et pour ce jeune Japonais mort dans la fleur de l'âge en 1946.

Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

© 2023 - Tous droits réservés Catherine Passerieux

Mise à jour le 13 février 2025

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