Sculpture et iconographie, cimetières Mont-Royal et Notre-Dame-des Neiges, Montréal, Québec

Sculpture et iconographie

- Quelques oeuvres contemporaines

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Rappelons que l’apogée de l’art funéraire au Québec se situe entre 1870 et 1930, ce qui pourrait expliquer l'iconographie stéréotypée des sépultures. Mais de nombreuses tombes ultérieures, voire contemporaines, en sont encore le reflet. Cependant, les sculptures récentes sont généralement plus sobres. Elles se satisfont souvent de simples croix, stèles, cistes ou pierres tombales au décor modeste. Soulignons la variété et la qualité des œuvres. Statues, bustes, colonnes, gravures en creux ou en relief, médaillons, mosaïques, photos, etc. Le marbre, le granit, le bronze, le grès, la céramique et autres matériaux ou techniques abondent. Un certain nombre d'œuvres ont d'ailleurs été acquises, coulées ou sculptées à l'étranger, souvent en France ou en Italie.

Plusieurs artistes réputés dont Louis-Philippe Hébert (1850-1917), Alfred Laliberté (1878-1953), Émile Brunet (1893-1977), Stefano Aiello (1908-1987), Charles Daudelin (1923-2001) ou Jan Stohl (1954- ) figurent parmi les sculpteurs dont on trouve des œuvres remarquables dans les cimetières.* Malheureusement, beaucoup d'œuvres ne sont pas signées, laissant le promeneur sur son appétit.

* Pour en savoir plus, voir Pierre-Richard Bisson, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Contrecoeur, Beaux Livres Henri Rivard, p. 139-159 et Monuments remarquables au Cimetière Mont-Royal, dépliant.

Émile Brunet (1893-1977)*

J'ai eu envie de faire un encart sur Émile Brunet dont j'ai admiré et photographié bien des oeuvres sans parfois savoir qu'il en était l'auteur.

Cet artiste prolifique a réalisé pas moins de 54 monuments funéraires dont la plupart se trouvent au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Il collaborait avec son oncle Joseph Brunet qui possédait un atelier prospère dont on retrouve un très grand nombre de productions dans ce même cimetière. Le père d'Émile Brunet travaillait également dans l'atelier de son frère.

* Voir Serge Coulombe, Émile Brunet, un bâtisseur du patrimoine, Montréal, Écomusée de l'au-delà, 2006, 143 p.

Détail de l'ange sculpté pour le monument du producteur maraîcher Légaré (1928).
Notre-Dame-des-Neiges

Quelques oeuvres parmi tant d'autres

Pasquale Sgandurra (1882-1956), sculpture pour le tombeau des frères Dufresne, fabricants de chaussures. Le bronze a été coulé à Florence.
Notre-Dame-des-Neiges

Alfred Laliberté, « Les Ailes brisées »
Notre-Dame-des-Neiges

Stefano Aiello
Notre-Dame-des-Neiges

Louis Philippe Hébert, « Ange de gloire » (1895). L'ange trône en haut d'un monument tout en hauteur à la gloire des Valois, une famille de la haute bourgeoisie montréalaise. C'est l'une des sculptures les plus achevées du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, rappelant les chefs-d'oeuvre des plus grands artistes français réalisés pour le Père-Lachaise et autres cimetières parisiens.

Émile Brunet, « La vierge au lys ». Cette vierge dont les traits du visage sont inspirés de la femme de l'artiste existe en six exemplaires, dont l'une sur la propre tombe de l'artiste. Ici, monument à la famille Dionne
Notre-Dame-des-Neiges

Émile Brunet, Vierge couronnée du monument de Pamphile-Réal DuTremblay (1955). Cette sculpture est une copie de la statue de Notre-Dame-de-Grâce (1953) du nom de l'église de Montréal sur la façade de laquelle elle est nichée. Peut-être pas la meilleure sculpture de Brunet.
Notre-Dame-des-Neiges

Alfred Laliberté, buste de Louis Archambault (1876), fondateur de la Société des artisans canadiens-français
Notre-Dame-des-Neiges

Notre-Dame-des-Neiges

Émile Brunet, détail du Christ ressuscité exécuté pour la tombe de Cyprien Parent.
Notre-Dame-des-Neiges

Notre-Dame-des-Neiges

Émile Brunet, vierge à l'enfant pour le monument de la famille Pierre Beauchemin
Notre-Dame-des-Neiges

Notre-Dame-des-Neiges

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Oeuvres contemporaines

« Bien que la plupart des sculptures funéraires réalisées de nos jours réfèrent encore à l'iconographie chrétienne et sont en continuité avec les motifs anciens, d'autres renvoient à des motifs profanes associés à la spiritualité d'aujourd'hui et sont en totale rupture avec les formes privilégiées jusqu'alors. »*

*Pierre-Richard Bisson, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Contrecoeur, Beaux Livres Henri Rivard, p. 158.

Ma favorite : « La muse endormie » (2018) de Valérie Pascale Lauzon, inspirée d'une oeuvre de Brancusi. La tête penchée et les yeux fermés, cette muse dégage une profonde émotion et une sérénité qui ne peut laisser personne indifférent. Elle traduit pour moi, ce sentiment de paix méditative qui me pénètre chaque fois que je suis dans l'un des deux cimetières.
Mont-Royal

Notre-Dame-des-Neiges

Valérie Pascale Lauzon, « La Muse endormie » (2018), inspirée d'une oeuvre de Brancusi. La tête penchée et les yeux fermés, cette muse dégage une profonde émotion et une sérénité qui ne peut laisser personne indifférent.
Mont-Royal

Édith Croft « Le saut de l'ange » (2010)
Notre-Dame-des-Neiges

Jan Stohl, « Convergence parallèle » (1997), sculpture inspirée d'une oeuvre de Charles Daudelin.

Pascale Archambault, « Danse sur le monde » (1999). Sculpture représentant des silhouettes d'enfants jouant. Elle a été réalisée pour la section réservée aux enfants du cimetière Mont-Royal.

Charles Daudelin, « Hors du temps » (1993). Cette sculpture se dresse au milieu d'un jardin qui comprend un belvédère et un columbarium qui correspondent à une nouvelle conception de l'enterrement.
Mont-Royal

Jan Stohl, portrait du pâtissier Pierre-Alexandre Gerbaux
Notre-Dame-des-Neiges

Bill Vazan. Rocher gravé inspiré de l'art aztèque, réalisé par l'artiste en 2002. La spirale symbolise l'infini du parcours humain.
Mont-Royal

Monument commémorant une famille hollandaise. L'homme, dont le visage est celui d'un membre de la famille, tient un bol de promesse vide. Allégorie de la vulnérabilité des immigrés devant s'adapter à un nouveau pays.
Mont-Royal

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